mardi 28 septembre 2010

LA CHAMBRE INVISIBLE 2005

QUELQUES UNS D'ENTRE NOUS
Du 24 septembre au 6 novembre 2010
Quelques-uns d'entre nous
Défense et illustration d'une approche de la photographie selon Bernard Lamarche-Vadel

Philippe Bazin - Florence Chevallier - Yves Trémorin Cette exposition s’inscrit dans une programmation consacrée à Bernard Lamarche-Vadel (1949-2000), critique d’art, poète, essayiste, romancier (lauréat du prix Goncourt du premier roman en 1994), conseiller artistique de l’artothèque de Vitré de 1989 à 2000.
Elle est réalisée en lien avec l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) où sont conservées les archives de Bernard Lamarche-Vadel.

« Il ne faut voir aucune présomption dans le titre de l’exposition organisée à Caen du 24 septembre au 6 novembre 2010, mais bien une façon d’envisager les innombrables liens artistiques et amicaux tissés de toutes les manières à partir des œuvres de Philippe Bazin, Florence Chevallier et Yves Trémorin. Leurs œuvres, bien sûr : chacune abordant la complexité humaine, explorant les questionnements de tout un chacun et plaçant l’autre au cœur de la création. Leurs œuvres, défendues dès l’origine par Bernard Lamarche-Vadel, à Vitré, toujours suivies attentivement et défendues par Claire Tangy, à Caen. D’une artothèque l’autre, proposées au public avec tout ce qu’elles comportent d’implacable et de radical.
Il y a près de vingt ans, ce que ces trois artistes donnaient à voir suscitait bien souvent rejet ou censure. Pour mémoire, l’exposition Corps à corps montrée au sein de Noir Limite (groupe constitué par Yves Trémorin, avec Florence Chevallier et Jean-Claude Bélégou, entre 1986 et 1993) fut interdite à Bourges. Faces, le premier travail de Philippe Bazin, était perçu comme insoutenable. Il fallait le regard de Bernard Lamarche-Vadel pour, non seulement relever la vérité de ces images extrêmes, mais y faire écho dans son entreprise littéraire. Les aliénés, la mort, les Bonheur investissent ses pages. Aujourd’hui encore, les dernières œuvres présentées sont en résonance avec ses thèmes de prédilection, les liens se multiplient. L’enfermement d’un centre de rétention à Varsovie, photographié par Philippe Bazin, est martelé tout comme Zamenhof, le nom du bourg où Bernard Lamarche-Vadel situe sa nouvelle écrite pour Florence Chevallier. Madame Bonheur est une mère pétrie de mensonges, une mère patrie incompréhensible dont Florence Chevallier tente aujourd’hui de sonder les plis et replis dans une série intitulée Chambre Invisible. Zamenhof, médecin ophtalmologiste polonais, connu pour avoir établi les bases de l’esperanto, dont on se demande comment il considérerait l’œil terriblement abîmé et photographié par Yves Trémorin. Car la réalité affecte le regard et il faut bien l’esprit transgressif des artistes pour en dénoncer le scandale. Ce dont n’ont jamais douté quelques-uns d’entre nous. »

Danielle Robert-Guédon

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