jeudi 20 janvier 2011

TOUCHER TERRE

Le paysage s’ouvre à moi dans toute sa variété, ses transformations, ses multiples facettes.Les maisons posées sur le sol offrent au voyageur que je suis l’éclat pimpant de leurs façades colorées, de leurs jardins entretenus. Villes, villages, campagnes se présentent joliment à moi avec la netteté inévitable des choses vues pour la première fois. Car si j’ai longtemps voyagé, la mélancolie m’aveuglait et les lieux, les êtres rencontrés, et les situations traversées, apparaissaient sous le voile de l’illusion et de l’inquiétude... Voici enfin des objets et des gens aux contours distincts, des lieux bien ancrés, identifiés par leur couleur, leur ligne, leur construction, dans une présence claire. Le monde est bâti :c’est du solide. Un père et son fils construisent leur maison qui s’ouvre sur un paysage agricole et au loin l’architecture monumentale de la minoterie, un homme se penche vers sa récolte avec tendresse, des lycéens vont par deux à l’âge des amitiés en miroir, un vieil homme nettoie les fenêtres de sa maison et regarde la rue qui s’anime. Une belle jeune femme habillée avec style regarde sur le côté ce qui arrive vers elle depuis la route. Que l’on voie les choses de près ou de loin- la chair ondulante d’un champ de blé –la lisière de la ville ou des jardins maraîchers - le monde se dessine avec la même simplicité, la même évidence, comme « rafraîchie », lavée dans la conscience de celui qui le regarde et de celle qui le donne à voir.

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